L’alimentation occupe une place centrale et symbolique dans la culture Française.
Elle impacte directement notre santé mais aussi notre qualité de vie car l’alimentation c’est aussi le plaisir et le partage.
Plaisirs sensoriels… Tout commence par la vue de l’aliment, puis par ses parfums respirés, puis par les flaveurs dégagées en bouche, et finalement par les dernières saveurs après l’avoir avalé.
Résonances émotionnelles … se souvenir des plats de son enfance et des recettes partagées, des goûts retrouvés et des moments de convivialité. C’est la fameuse madeleine de Proust.
Si nous ne sommes pas directement concernés, nous avons déjà tous visité un proche hospitalisé, une arrière grand-mère ou un grand-père résidant en maison de retraite. Nous connaissons tous une personne dépendante bénéficiant de repas livrés à domicile ou en situation de handicap nécessitant une adaptation des menus.
Le plus souvent, la qualité gustative et la présentation des repas laissent à désirer. C’est d’autant plus dommageable que les personnes fragilisées ont souvent une perte d’appétit liée à la maladie elle-même, à l’enfermement, à l’isolement et au peu de dépenses physiques, à la perte de moral aussi.
Le plaisir de manger représente pour beaucoup un des derniers plaisirs simples et accessibles de la vie. Les restrictions budgétaires qui contraignent les établissements et les ménages sont connues mais elles ne peuvent pas mettre un point final au désir que nous avons de donner accès à nos proches à une alimentation savoureuse.
Osons proposer une autre alimentation aux personnes fragilisées, innovons pour faire bouger les choses.
Notre motivation est simple :
Chacun, quelle que soit sa fragilité mérite la meilleure qualité de vie possible et les plaisirs de l’alimentation sont une voie privilégiée.
Trop de personnes âgées et/ou isolées arrêtent de cuisiner et de s’alimenter alors qu’elles pourraient continuer à préparer des repas savoureux.
Trop de personnes en situation de handicap pourraient apprendre à cuisiner et pourquoi pas s’orienter vers une formation “aux métiers de bouche”.
Manger de bon appétit, c’est aussi une expérience relationnelle pleine et entière qui nous permet de continuer de faire partie de la société.
Innovons pour trouver des réponses sociales et sociétales, accompagnons l’évolution des pratiques de la restauration collective vers plus de créativité dans un budget maitrisé.
Aujourd’hui nous parlons de nos proches, amis, parents, grands-parents, demain il s’agira de nous et des générations futures. Cela nous concerne tous, alors nous devons nous mobiliser.
Cuisiniers, professionnels des arts de la table, médecins, directeurs.trices des établissements de santé, aidants, accompagnants, familles ou tout simplement citoyens, ensemble nous pouvons agir.
C’est la vocation de l’institut culinaire du XXIème siècle
Parce que l’évolution démographique montre qu’en 2050, près de 30% de la population Française aura plus de 65 ans.
Parce qu’en France, 1,3 million de personnes sont actuellement en état de dépendance.
En 2020, il y en aura 1,5 million, 2 millions en 2040 et 2,3 millions en 2060, soit près du double par rapport à aujourd’hui.
Parce que la dénutrition touche, aujourd’hui, deux millions de personnes en France pour un coût estimé à 1 milliard d’euros :
- Dans les hôpitaux, plus de 50% des patients perdent du poids en long séjour.
- 38% des personnes sont dénutris lors de leur entrée en EHPAD.
- La dénutrition concerne aussi les personnes âgées à domicile bénéficiant de portage de repas.
L’alimentation des personnes fragilisées est un enjeu majeur du XXIème siècle. Ensemble, nous pouvons faire évoluer les pratiques, recréer du lien social, faire entrer la gastronomie au sein des établissements de santé et redonner le plaisir de manger.